Le retour des Dix Commandements - critique d'un mythe
Hello les loulous !
Premier article, premier sujet, et un peu la pression… Ce
soir, on est sérieux ! Je ne sais pas trop par où commencer donc je vais écrire au fil de mes pensées... j'ai décidé de débuter ce blog avec une comédie musicale, et pas n'importe laquelle !
⥊ LES DIX COMMANDEMENTS ⥊
⥈ Je suis allée voir de quoi
avait l’air ce fameux « Grand retour » de la comédie musicale
mythique samedi dernier à la patinoire de Bordeaux (oui oui, j’ai bien dit
patinoire). C’est donc confortablement installée dans le parterre que j’attends patiemment le début du spectacle. Du coin de l’œil
je peux apercevoir Elie Chouraqui, le metteur en scène, qui fait des aller-retours
entre les coulisses et ses techniciens placés dans l'allée centrale. Il a l'air plutôt détendu, je sais pas comment il fait pour garder son calme sur un spectacle pareil !
⥈ La musique retentit. Bon,
j’avais oublié que c’est le moment où TOUT LE MONDE contracte ses muscles
fessiers et se tort légèrement le cou pour tenter de faire abstraction de la
tête de son voisin de devant, qui prend d’un coup une place phénoménale dans le
champ de vision. La salle de spectacle, c’est le seul endroit où tu peux te
ramener avec ton réhausseur pour enfant de 8 ans et faire genre « J’vous
prends tous ! ».
⥈ Bref, on se met doucement dans le bain avec nos cous
de girafes et on se remémore l’histoire de Moïse assez facilement tableau après tableau, même si on ne l’a pas lue depuis plus de 10 ans. Le décor effet pierre
est vraiment impressionnant, extrêmement imposant sur l’espace scénique,
encadrant le Nil projeté en fond. Tête de sphinx, escaliers démesurés, portes magnifiques recouvertes de hiéroglyphes... on s'y croirait presque. Les costumes, immaculés et sertis de bijoux pour les
puissants et les soldats, abîmés pour les esclaves, font la séparation nette entre les deux
camps.
Une cinquantaine d'artistes ont répondu à l'appel. Le casting regroupe anciennes (déjà enrôlées dans la première version du spectacle à partir d'octobre 2000) et nouvelles recrues. Les chanteurs campent bien leur personnage, on retrouve un Merwan Rim
fier dans le rôle du pharaon, bien que manquant un peu de clarté – je n’arrive
pas à saisir tout ce qu’il dit - et un Moïse plein de douceur avec Joshaï
Gabay. Les chorégraphies de Kamel Ouali sont poétiques, même si au tout début
du spectacle il y a un petit manque de synchronisation entre les
danseurs, vite rattrapé. Aucun temps mort, tout est réglé comme du papier à musique, et je replonge en enfance avec les titres de Pascal Obispo. L'interprétation de "La peine maximum" par Pablo Villafranca est juste soufflante.
La première partie du spectacle est agréable à
regarder, ceci dit, je reste quand même un peu sur ma faim. C’était sans
compter une deuxième partie bien au-dessus. Des portés qui me font pâlir,
de peur de voir l’un des danseurs tomber, des chorégraphies liées, très
mouvantes et synchros, occupant tout l’espace, des face-à-face non seulement
d’acteurs mais également de chanteurs, à celui qui offrira la meilleure
performance vocale. Mention spéciale à Vanina Pietri dans le rôle de Nefertari,
une belle découverte. Les chansons s'enchaînent et nous embarquent. En revanche, le titre L.I.B.R.E. détonne carrément dans le répertoire et casse un peu le rythme, pour être aussitôt éclipsé par une reprise royale de "Mon frère" et "L'envie d'aimer".
Enfin, je ne peux pas oublier le jeu de lumière avec un rendu
magnifique, tout en reflets, juste avant de séparer la mer en deux. Le temps semble s'être arrêté. J’en ai des
frissons. Les danseurs passent dans le public et viennent nous chercher. Ca parle d’amour, de beaucoup d’amour, quel qu’il soit,
et l’émotion pointe le bout de son nez. C'est l'enfance qui remonte, j'crois. Ca y est, rideau. Les portes pharaoniques se referment sous les applaudissements.
⥈ Le public est ravi
et les artistes, techniciens, metteur en scène et chorégraphe (ils ont - presque - tous
répondus présents !) ont droit à une standing ovation méritée. En réponse,
petite démonstration de breakdance de la part de plusieurs danseurs et beaucoup
de chaleur dans les regards. Bref, j’ai passé une super soirée, qui me laisse
l’impression qu’il y a encore dans ce monde quelques personnes pour qui le
partage, l’amour et la bienveillance ne sont pas lettres mortes.
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